Comment en sommes-nous arrivés ici? Dans les coulisses de la session de la CG 2022 : report, déplacement et défis singuliers

Le 19 mai 2022 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Maryellen Hacko de l’Adventist News Network

La session de la Conférence générale (CG) est l’événement le plus gros, le plus complexe et sans doute le plus important à être organisé par l’Église adventiste du septième jour mondiale tous les cinq ans. Reportée deux années de suite à cause de la COVID, elle doit se tenir cette année, du 6 au 11 juin, à l’America’s Center de Saint-Louis, au Missouri. Le report de deux ans a entraîné des complications qui ont exigé des solutions uniques ainsi que de nouvelles initiatives dont bénéficieront les adventistes du monde entier.

L’ANN (Adventist News Network) s’est récemment assis avec Sheri Clemmer, gestionnaire adjointe de session de la CG, Silvia Sicalo, organisatrice adjointe des réunions de la CG, et George O. Egwakhe, trésorier adjoint de la CG et gestionnaire de session, afin de discuter du report de la session, des obstacles à la planification et des innovations uniques auxquelles nous attendre pour la session à venir.

Report et changement de lieu

« Saviez-vous qu’il faut neuf ans pour organiser une session? La ville hôte est choisie neuf ans d’avance par le comité de sélection de sites, a commencé à expliquer Mme Clemmer. Les membres de ce comité évaluent les options et obtiennent des propositions des villes potentielles avant de visiter chacune d’elles. Les meilleures options sont présentées au comité exécutif de la CG lors d’un conseil annuel, et c’est celui-ci qui prend la décision. »

En parlant de la façon dont la COVID a perturbé le plan initial de tenir le rassemblement à Indianapolis en 2020, Mme Clemmer a expliqué la complexité du processus de déplacement vers Saint-Louis.

« En planification d’événements, il faut savoir encaisser les coups, parce que tellement de choses peuvent arriver. Il faut être flexible sans relâche. C’est ce que nous a vraiment appris la COVID. Nous avons réarrangé les espaces cinq fois pour Indianapolis, puis plusieurs fois maintenant pour Saint-Louis. Nous avons dû les redessiner avec distanciation sociale et sans distanciation sociale, et ensuite dans une toute nouvelle ville. »

« Heureusement, nous connaissions déjà très bien l’endroit, a poursuivi M. Egwakhe, car c’est là que notre session de 2005 a eu lieu; nous avions donc de nombreux renseignements déjà à notre disposition. »

« Les incertitudes étaient toutefois encore tellement nombreuses, a dit Mme Sicalo. De nombreuses divisions nous demandaient si elles venaient ou si elles ne seraient présentes que virtuellement. Et nous devions attendre le vote du 18 janvier, où les règlements de la Constitution de l’Église ont été modifiés pour permettre que l’événement soit virtuel. Ce qui prend généralement neuf ans à organiser, nous avons dû le faire en trois mois. »

« Par chance, nous sommes trois et pouvons tous compatir », a dit Mme Clemmer en riant.

« Sans travail d’équipe, ceci ne fonctionnerait pas, a acquiescé Mme Sicalo. Si nous n’étions pas une équipe dont les membres se consultent et s’entraident, nous n’y arriverions pas. »

Quant au déplacement de la session d’Indianapolis à Saint-Louis, cette décision a été prise en fonction des disponibilités. D’après les règlements de la Constitution de l’Église adventiste, la session doit avoir lieu au plus tard deux ans après la date originale.

« Nous avons reporté une première fois à mai 2021, mais la COVID n’était alors pas suffisamment passée pour nous permettre de nous rassembler, a commenté Mme Clemmer. Mais le problème, c’était qu’Indianapolis avait un calendrier très rempli pour 2022. Quelques petits groupes devaient déjà se rassembler dans l’édifice du 6 au 11 juin 2022 et il aurait coûté trop cher de les déplacer. Les seules autres semaines où l’établissement était libre étaient celles de l’Action de grâces et de Noël, mais aucune d’entre elles n’aurait fonctionné, en plus des conditions météorologiques qui ne sont pas idéales à cette période de l’année. Le comité exécutif a donc décidé de changer d’emplacement. »

« Mais c’était incroyable, a poursuivi Mme Sicalo, Dieu avait préparé toutes les dates et les deux villes à notre insu. Nous avons même réussi à annuler nos contrats originaux sans pénalités. »

« En plus, à Saint-Louis, on voulait nous offrir un forfait attrayant pour nous faire revenir après notre événement de 2005, a continué M. Egwakhe. Dans le contrat que nous avons signé, les frais de location étaient de 1,00 $, à condition que nous respections les commandes de nourriture et de boissons en plus d’un nombre minimal de réservations d’hôtel. »

« Et nous avons réussi à respecter les minimums requis », a ajouté Mme Clemmer.

Les défis singuliers d’une session hybride

Planifier la toute première session hybride a certainement apporté son lot de nouveaux grands défis. Alors que la création de l’infrastructure numérique pour tenir un aussi gros événement a été en soi difficile, d’importantes modifications à l’horaire et au format ont été nécessaires pour permettre aux délégués de participer des quatre coins du monde.

« La session de cette année sera accessible en cinq langues, a expliqué Mme Clemmer, c’est-à-dire en anglais, en français, en espagnol, en portugais et en russe. Pour cela, nous avons besoin de multiples séances sur Zoom ainsi que d’une équipe de traducteurs pour chacune de ces séances, en plus de l’équipement nécessaire à la participation sur Zoom de chaque délégué et en chaque langue. Le budget a donc été grandement affecté. »

En plus de tout cela, la participation virtuelle d’autant de délégués de différents pays signifie qu’il pourrait y avoir des difficultés importantes relatives à la connexion internet. Et cette année, tous les votes se feront sur une plateforme en ligne. Les 2 177 délégués inscrits pour assister à la session en personne auront accès à un puissant WiFi et à des sources de recharge afin d’éviter la décharge des téléphones durant la journée. Mais la même assurance ne peut être donnée aux 495 délégués qui ne seront présents qu’à distance.

« Si quelqu’un sur Zoom désire poser une question durant une réunion, il aura besoin d’une bonne connexion internet afin d’être entendu et de recevoir une réponse. Il en aura également besoin pour voter. Si la technologie échoue d’une manière ou d’une autre, ce sera assez catastrophique, a commenté Mme Sicalo. Cela étant dit, nous avons atteint le quota de délégués devant être présents en personne, alors nous en sommes reconnaissants envers le Seigneur. Mais nous prions toujours pour que la technologie tienne bon! »

Les différences de fuseaux horaires constituent une autre difficulté dans la tenue d’une session hybride. Normalement, une session de la Conférence générale dure dix jours, les réunions d’affaires étant dispersées parmi les rapports des divisions et des séances d’adoration. Cette année, la session ne durera que six jours avec seulement quatre jours de réunions d’affaires, qui auront lieu en matinée et en soirée.

« Il y a quelques mois, nous nous sommes aussi aperçus que “Oh, le vendredi à Saint-Louis, ce sera déjà le sabbat pour d’autres délégués ailleurs dans le monde. Les délégués ne participeront pas aux réunions d’affaires pendant le sabbat.” Nous avons donc dû modifier l’horaire radicalement, a raconté Mme Clemmer. Toutes les réunions d’affaires auront lieu du lundi au jeudi, les divisions présenteront leurs rapports le vendredi et le sabbat sera réservé à l’adoration. »

La COVID et l’importance de la prière 

Avec des délégués venant à Saint-Louis de près de 200 pays, la sécurité et la santé de tous est une priorité pour les organisateurs de la session. « Nous prions que personne n’attrapera la COVID ni ne la transmettra pendant la session, toujours selon Mme Clemmer. Mais des mesures seront en place pour mieux prévenir. »

Les délégués et le personnel technique recevront tous des masques KN95 ou N95 à leur arrivée, même si la ville de Saint-Louis ne requiert pas actuellement le port du masque. La décision de porter le masque sera celle de chaque personne, mais la direction de la session se réserve le droit d’exiger le port du masque si les exigences de la ville changent et que le port du masque redevient obligatoire.

De plus, des stations de désinfection des mains seront installées un peu partout dans l’America’s Center et des tests PCR et antigéniques seront disponibles sur place pour ceux qui ont besoin d’un résultat négatif pour retourner dans leur pays.

Le comité des mesures sanitaires sera en contact étroit avec le département de la santé de la ville et sera avisé de toute préoccupation qui nécessiterait une action de notre part pour assurer la santé de tous nos participants.

À quoi s’attendre et comment accéder à la session?

Avec une application qui devrait être connectée en direct d’ici les prochains jours, les membres d’église et les délégués pourront facilement accéder aux diffusions quotidiennes en direct ainsi qu’à tous les comptes de médias sociaux officiels de l’Église au même endroit. « Grâce à l’appli, vous pourrez participer sur les médias sociaux, échanger les uns avec les autres et être connectés avec le reste du monde », a dit Mme Sicalo.

« Évidemment, il manquera tout de même certains éléments à cette session, a poursuivi Mme Clemmer. Cette année, il n’y aura pas de kiosques en personne, tout sera virtuel. Aucune réunion pour les conjoint(e)s n’est prévue non plus, mais nous aurons une école du sabbat pour les enfants le sabbat matin comme à l’habitude. Et nous n’aurons que quelques musiciens sur place. La majorité de la musique sera virtuelle. »

« La musique prenait une place si importante par le passé. Et l’Église adventiste compte tellement de musiciens talentueux, d’après Mme Sicalo. Nous pourrons écouter leur musique sur l’écran et je suis certaine que ce sera fabuleux. »

Et Mme Clemmer de poursuivre : « Une chose est certaine, nous reverrons d’anciennes connaissances. Il y a toujours des gens qui se promènent et qui se font des câlins, des gens qui ne se sont pas vus depuis cinq ans ou, cette fois-ci, sept ans. Peut-être verrons-nous des câlins par les airs cette année! »

« Il ne s’agit pas d’une réunion d’affaires, a poursuivi M. Egwakhe, mais d’une réunion spirituelle. C’est un moment où des dirigeants sont élus, et nous prions pour eux. C’est également un moment où des croyants sont rassemblés. Les gens sont donc spirituellement énergisés pour rentrer chez eux et s’occuper des affaires du Seigneur. C’est un moment de réseautage, de mélange des cultures et de rencontres. Voilà un aspect que nous espérons revoir cette année. »

« J’adore les sessions, a acquiescé Mme Clemmer, qui prendra sa retraite après l’événement. Quand on travaille sur quelque chose pendant autant d’années, il en vient à faire partie de nous. La première journée, quand les gens commencent à se rassembler dans les aires près de l’entrée, on ne fait qu’observer et penser, Oh, ils sont enfin arrivés! C’est si agréable de chanter ensemble et de voir les gens réunis. »

Pour plus de renseignements sur la session ainsi que sur les instructions pour assister et accéder aux diffusions en direct et aux autres formes de médias, veuillez visiter le GCSession.org/.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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