Un cardiologue-électrophysiologue explique le « pourquoi », le « comment » et le « et alors ».

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Près de deux ans après l’arrivée de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis, la communauté médicale continue d’analyser les impacts de la maladie sur les divers organes du corps, comme le cœur.

Alors que de telles investigations se poursuivent, une chose devient de plus en plus claire : le virus affecte bel et bien le cœur, particulièrement son système électrique, perturbant principalement le rythme cardiaque.

Le Dr Kamal M. Kotak, cardiologue-électrophysiologue de l’Institut de cardiologie international de l’Université de Loma Linda, dans l’État américain de la Californie, a récemment exposé les grandes lignes du « pourquoi », du « comment » et du « et alors » pour les rythmes cardiaques anormaux liés aux infections à la COVID-19.

Le système de conduction cardiaque

Le cœur humain est une pompe musculaire de quatre cavités qui fonctionne selon son propre système électrique, qu’on appelle « système de conduction cardiaque ». L’électricité part du haut du cœur pour alimenter ensuite les deux ventricules, le droit, qui pompe du sang jusqu’aux poumons, et le gauche, qui se charge du reste du corps. Le système fonctionne comme un stimulateur cardiaque (pacemaker) naturel.

D’après le Dr Kotak, en cas de maladie, les cellules du muscle cardiaque peuvent aussi créer de l’électricité, indépendamment de ce système de conduction cardiaque. Et la COVID-19 peut entraîner ces cellules à générer de l’électricité anormale et créer des courts-circuits qui mènent à des rythmes cardiaques irréguliers, qu’on appelle des arythmies.

Plusieurs types d’arythmie

Les troubles relatifs aux rythmes cardiaques, ou l’arythmie, sont principalement divisés en deux sous-catégories : les rythmes rapides et les rythmes lents.

Les rythmes lents se produisent lorsque le flux d’électricité dans le cœur est ralenti ou carrément bloqué. De tels blocages peuvent cependant se résoudre tout seuls. Mais selon le Dr Kotak, certains patients finissent par avoir besoin d’un stimulateur cardiaque si leur rythme cardiaque est trop faible.

D’un autre côté, les rythmes rapides causent des battements de cœur rapides, des palpitations, de la fatigue, des étourdissements et de l’essoufflement. On appelle « fibrillation atriale » (FA) le type de rythme rapide le plus fréquent, qui cause des rythmes irréguliers et chaotiques dans la partie supérieure du cœur, qu’on appelle l’atrium ou l’oreillette. Les gens qui souffrent de FA sont plus à risque de faire un AVC, a expliqué le Dr Kotak. Le diagnostic et le traitement de la FA avec des anticoagulants peuvent prévenir ce risque d’AVC. La qualité de vie peut également être améliorée par des médicaments et des procédures peu invasives, comme l’ablation.

Il est également connu que la COVID-19 peut affaiblir le fonctionnement cardiaque en précipitant des rythmes anormaux provenant des parties inférieures du cœur, qu’on appelle « contractions ventriculaires prématurées » et « tachycardie ventriculaire ». Ces anomalies peuvent menacer la vie et nécessitent l’évaluation d’un médecin ainsi que des traitements.

Après une infection à la COVID-19, le syndrome de tachycardie orthostatique posturale, causé par un déséquilibre du système nerveux autonome (ou involontaire), constitue un autre syndrome cardiaque fréquent. Le déséquilibre peut se manifester par des vertiges, des palpitations et des étourdissements lors des changements de posture, notamment le fait de se lever après avoir été assis ou couché. L’identification et le traitement sont importants, car les impacts sur la qualité de vie peuvent être considérables.

À quoi porter attention après un diagnostic de COVID-19

Vingt à trente pour cent des patients hospitalisés pour une infection à la COVID-19 présentent des problèmes cardiaques, et les arythmies ont été associées à de malheureuses conséquences, a expliqué le Dr Kotak. N’importe qui peut développer des troubles d’arythmie en contractant la COVID-19, a-t-il ajouté, surtout les gens qui souffraient déjà d’une maladie cardiaque ou d’une autre maladie chronique.

Bien que les symptômes d’arythmie varient, les plus fréquents comprennent le cœur qui s’affole, les palpitations, les battements sautés, la fatigue, les vertiges, voire les évanouissements.

Si vous présentez ces symptômes, le Dr Kotak vous recommande de consulter un médecin. Les symptômes d’arythmie et les autres effets cardiaques de la COVID-19 peuvent subsister pendant des mois suivant l’infection, alors il est essentiel de les faire vérifier et traiter adéquatement.

À quoi s’attendre

D’abord, vous et votre médecin devez bien caractériser vos symptômes afin d’établir un diagnostic exact de votre trouble cardiaque lié à la COVID-19. Il est également important de ne pas ignorer les symptômes, croyant que vous n’êtes pas en forme ou qu’il ne s’agit que de la COVID-19 ou d’anxiété. Quoi que vous suspectiez, il est toujours préférable de faire examiner vos symptômes par un médecin. Pour établir une corrélation entre le symptôme et le rythme cardiaque, votre médecin recommandera un test par électrocardiogramme (ECG) ainsi qu’un moniteur cardiaque.

Un moniteur cardiaque, comme un mini ECG, semblable à un gros autocollant, sera apposé sur votre poitrine pendant plusieurs jours (parfois jusqu’à 30 jours) afin de surveiller votre rythme cardiaque. En portant le moniteur, vous pouvez noter les moments et la nature de vos symptômes sur le dispositif du moniteur. Cela permet à votre médecin de déterminer la nature exacte de votre problème de rythme cardiaque qui cause vos symptômes et fournit des renseignements sur la santé globale de votre rythme cardiaque.

En plus, votre médecin peut demander une échographie de votre cœur, qu’on appelle « échocardiogramme », pour s’assurer que la structure et le fonctionnement des diverses cavités et valves du cœur demeurent intacts. Au moment du diagnostic, votre médecin choisira un traitement entre les différentes options thérapeutiques, médicamenteuses ou chirurgicales, comme la procédure minimalement invasive de l’ablation.

« Les chercheurs, médecins et patients continuent d’accumuler les données à long terme sur la COVID-19 et l’arythmie pour établir un pronostic global », a enfin dit le Dr Kotak.

La version originale de cet article a été publiée sur le site des actualités du Centre médical de l’Université de Loma Linda.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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