A l’intersection de la foi et du sport, il y a des possibilités.

Ty-Ron Douglas, Ph.D., premier directeur sportif adjoint de l’Université de Californie à Berkeley (Cal) pour la diversité, l’équité, l’inclusion et l’appartenance (DEIB).

Les débuts

Au cours l’année dernière, le développement de telles fonctions sur les campus D1 1 à travers les États-Unis est allé croissant car une grande partie du pays est parvenue à la conviction de la nécessité de ces programmes sur les campus universitaires. Alors, comment Ty-Ron Douglas s’est-il retrouvé à la tête de cette nouvelle initiative dans l’une des meilleures universités publiques d’Amérique et du monde ? Qu’est-ce qui l’a amené sur un campus connu autant pour son histoire en tant que berceau du mouvement de la liberté d’expression dans les années 1960, que pour sa démarche universitaire rigoureuse et ses programmes sportifs qui produisent des champions ?

« Je suis né et j’ai grandi aux Bermudes, a dit Ty-Ron Douglas. « Mon père biologique est en fait originaire de St. Louis, et ma mère était une étudiante de première année âgée de 19 ans lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte de moi à Oakwood College (maintenant Oakwood University). Elle a terminé sa première année et est rentrée à la maison alors que je me développais dans son sein.

[Photo : avec l’aimable autorisation de Ty-Ron Douglas]

La mère de Ty-Ron Douglas a en quelque sorte caché sa grossesse et est retournée sur le campus pour sa deuxième année, avec l’intention de la terminer à Huntsville (Alabama). « Je ne sais pas si c’était un été chaud ou non, ou si elle n’est tout simplement pas allée à la plage, mais elle l’a dissimulée et est retournée à l’école, à Huntsville à l’automne, » a expliqué Ty-Ron Douglas. « Elle s’est rendue dans une clinique pour avortement mais elle m’a senti bouger pour la toute première fois alors qu’elle était dans la clinique à Huntsville et a décidé de me garder »

« Ce sont mes débuts, » a-t-il ajouté. « Je pense à mon histoire, et quand je pense à ma vie, je pense au DEIB, à l’inclusion. Je pense qu’il est important d’avoir cet ancrage là parce que je crois que la façon dont nous commençons compte. Je sais juste que Dieu a toujours eu sa main sur moi, et alors que je me penche sur cette réalité concernant la façon dont j’ai commencé, je pense que c’est en quelque sorte gravé au plus profond de mon âme; le fait de savoir que ma vie a un but, et que je suis ici par dessein pour influencer d’autres vies. »

Une trajectoire dirigée par Dieu

Ty-Ron Douglas est né un sabbat d’une mère déterminée à amener son bébé dans un monde où elle l’aimerait et l’élèverait pour qu’il devienne quelque chose de merveilleux. « Donc, ma mère, quand elle m’a mis au monde ce sabbat matin, elle m’a élevé vers Dieu et a dit : ‘Seigneur, j’ai besoin que tu me donnes de la sagesse. J’ai besoin que tu me donnes un village pour élever mon fils.’ Et cela a été mon expérience. Quand je pense à DEIB, quand je pense à mon parcours, mon parcours éducatif, et le parcours et les expériences que j’ai eus dans ma communauté, Dieu lui a donné cela. »

Les circonstances entourant sa naissance d’une jeune mère célibataire ont eu pour conséquence la marginalisation de la maman dans son église adventiste locale. Par exemple, la consécration de Ty-Ron Douglas en tant que bébé n’a pas eu lieu pendant le service de culte. Les dirigeants de l’église ont choisi de le faire après le service afin que les membres de la congrégation puissent choisir de partir. La mère de Ty-Ron Douglas a également perdu sa bourse à Oakwood et n’a pu y poursuivre ses études. Naturellement, elle s’est rapidement retirée de cette communauté adventiste et a d’abord choisi d’élever son fils loin de cette église.

Pourtant, pendant les années d’adolescence de Ty-Ron Douglas, même si l’adventisme ne lui a pas été imposé, il a choisi d’aller à l’église avec sa famille élargie. À l’école, Ty-Ron Douglas a fait preuve d’un grand talent non seulement dans les études, mais aussi dans le sport. Le cricket – un jeu considéré avec une grande passion chez les Bermudiens – est une des activités sportives dans lesquelles il excellait. « À cet âge, j’étais l’un des meilleurs, sinon le meilleur joueur de cricket de ma tranche d’âge. Je me souviens avoir pensé à un jeune âge – même si l’adventisme ne m’a pas été imposé ; Je fréquentais l’église par choix – que je voulais être si bon au cricket que je serais choisi pour jouer un match de coupe aux Bermudes. » Ce match, un événement national, s’étendait sur une période de deux jours, dont un sabbat.

« Je voulais jouer dans ce match, et je voulais que ma prestation soit si bonne que je n’aurais jamais eu à jouer dans une qualification le sabbat. C’était le souhait de mon cœur : être sélectionné. En règle générale, vous devez jouer le samedi. Mais je voulais changer le règlement, » a dit Ty-Ron Douglas.

Une blessure a mis fin prématurément à son expérience dans le cricket, ce qui a conduit à une période de frustration. Ty-Ron Douglas a également joué au football, mais ce n’était pas ce qu’il voulait faire.

« J’ai joué au football à un niveau assez élevé aux Bermudes, mais même dans ce cadre-là, je n’ai jamais vraiment pu m’épanouir. J’ai joué pour la meilleure équipe de l’île. Nous avons gagné un championnat et d’autres choses, mais mon temps d’entraînement n’était pas le meilleur. Je n’ai jamais marqué de but dans un match pour cette équipe. J’ai marqué pour d’autres équipes, mais je priais pour marquer un but. Vraiment ! qui fait une chose pareille ? Et j’étais fâché contre Dieu. L’amour de Ty-Ron Douglas pour le sport a commencé à diminuer.

Après un passage au collège communautaire, Ty-Ron Douglas est allé à l’Université d’Oakwood et a connu une vie de popularité et d’implication, chantant à la chorale et avec le célèbre groupe Dynamic Praise, et se remettant au sport. Il a même entraîné l’équipe féminine de football et a joué un rôle dans la création d’une ligue pour jouer contre d’autres universités dans un tournoi.

« J’ai eu cette passion pour le sport quand j’étais jeune, alors j’ai juste fait ce que je pouvais à l’université pour utiliser les dons que j’avais et mettre les gens en contact. »

Après Oakwood, Ty-Ron Douglas a obtenu une maîtrise et est retourné aux Bermudes pour enseigner. « Après cinq ans, je voulais essayer de résoudre certains des problèmes que je voyais dans notre communauté. À l’époque, il y avait une prolifération de violence avec les gangs et des fusillades, en particulier contre les hommes noirs, et j’ai réalisé que je voulais trouver des solutions aux problèmes au-delà de ma salle de classe et les résoudre, » a dit Ty-Ron Douglas.

Utiliser les dons donnés par Dieu

Ty-Ron Douglas a rapidement postulé à des programmes de doctorat, en particulier à deux d’entre eux en Caroline du Nord. L’un à l’UNC Greensboro et l’autre à l’UNC-Chapel Hill, ce dernier étant le campus le plus connu. Naturellement, Chapel Hill était vraiment une sélection extraordinaire pour Ty-Ron Douglas. Mais les plans étaient dirigés d’une manière qu’il ne pouvait pas voir.

« C’était comme quelque chose qui était de la sphère divine. J’avais des bourses complètes d’entités bermudiennes, donc j’aurais pu aller où je voulais sur la base de l’argent, des ressources et des bourses auxquelles j’avais accès. Mais ma lettre d’acceptation de l’UNC-Chapel Hill a été envoyée en Malaisie et, dans l’intervalle, j’ai accepté l’offre de l’UNCG. Je suis un gars loyal. Chapel Hill a pris contact avec moi et m’a demandé : « Hey, qu’allez-vous faire ? » Ils se disaient : vous avez été accepté à Chapel Hill. Sûrement, vous venez ici. » Mais ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées.

« Je suis allé à UNCG et j’ai vécu une expérience incroyable. J’ai obtenu des prix de thèse doctorale. J’ai eu de nombreuses publications, etc. Et à UNCG, j’ai obtenu un emploi en tant que membre du corps enseignant à l’Université du Missouri, » a-t-il ajouté. Pendant son séjour à l’Université du Missouri, Ty-Ron Douglas n’était pas seulement occupé à enseigner, à écrire (Border Crossing Brothas et Campus Uprising), et à faire des interventions en public, il a également réussi à implanter une église – l’église de Salt City à Colombia – et a obtenu une deuxième maîtrise en ministère pastoral de l’Université Andrews.

DEIB à Berkeley

Le meurtre de George Floyd a poussé de nombreux espaces universitaires à apporter d’importants changements dans leur approche au niveau de leurs rapports avec leurs étudiants de couleur. La création par l’UC Berkeley d’un nouveau rôle de DEIB en sport a été l’un de ces changements majeurs sur le campus. Comment Ty-Ron Douglas s’est-il retrouvé dans la région de la Baie de San Francisco alors qu’il était en train d’accomplir de nombreuses choses à l’Université du Missouri ?

« La plupart des gens sont soit des universitaires, soit des praticiens. Je traverse les frontières ; donc je suis un universitaire, je suis un chercheur, je suis un auteur, mais je suis aussi un praticien, et Berkeley est l’espace pour tout cela. Je ne suis pas sûr qu’ils savaient vraiment ce qu’ils cherchaient, mais les gens savent ce dont ils ont besoin quand ils le voient, et ils le ressentent. Et j’ai donc obtenu le poste, je crois, en partie à cause du meurtre tragique et malheureux de George Floyd, » a dit Ty-Ron Douglas.

« Je pense que beaucoup de gens ont [accès à de nouvelles] opportunités en réponse à la perte tragique d’un homme qui devrait être en vie, et j’y pense quand je dis son nom et que je me souviens du 25 mai 2020. On ne pouvait nier, quand les gens ont vu cette vidéo, que c’était mal. Et pour beaucoup d’entre nous, ce n’était évidemment pas seulement la réalité de cet individu, mais systématiquement c’est ce qui arrive aux Noirs depuis des générations, » a-t-il ajouté. « Quelque chose a changé en 2020, et il y a une nouvelle ère qui, je le crois, est là en 2021, et c’est donc le contexte qui les a amenés [Berkeley] à chercher quelqu’un pour ce poste. »

Mais rien ne s’est bien passé pendant le processus d’entretien. Un problème de communication a fait que Ty-Ron Douglas a raté son premier entretien. Lorsqu’ils sont revenus vers lui pour en avoir un autre, l’audio ne fonctionnait pas pendant la rencontre par Zoom. Mais malgré tout cela, Ty-Ron Douglas a ressenti la main de Dieu qui le guidait, et lorsque le poste lui a été offert, il a su que c’était la bonne décision.

« J’ai obtenu le poste en partie parce que je crois que la préparation a rencontré l’opportunité. J’ai eu des moments vraiment bénis où Dieu m’a permis d’aller là où les gens peuvent avoir un aperçu de ce que je crois que Dieu m’a appelé à faire.

Ce que je fais

L’acronyme DEIB est au cœur de la différence que Ty-Ron Douglas fait à Cal Athletics ainsi que sur l’ensemble du campus de Berkeley. « Diversité, équité, inclusion et appartenance. Chacun de ces mots a son sens. Vous parlez de diversité ; vous parlez de différence. Équité, vous parlez de justice, ce qui n’est pas la même chose que l’égalité, n’est-ce pas ? C’est-à-dire qu’avoir une égalité entre les choses ne signifie pas nécessairement qu’il y a justice. Nous parlons d’inclusion ; nous parlons d’avoir réellement une place, de faire partie, » a dit Ty-Ron Douglas. « Mais l’appartenance dit que vous avez une place et qu’elle est assurée, et ce n’est pas par rapport à quelque chose que vous avez nécessairement fait. Vous faites partie de Cal. Vous êtes un athlète. Vous êtes accepté, » a-t-il ajouté. « Donc je dis à mes étudiants-athlètes : ‘Vous avez tous les droits et privilèges, que vous fassiez le meilleur score ou non, que vous marquiez le point gagnant ou non, que vous fassiez votre meilleur chrono ou non.’ Je crois que ce travail – le travail de diversité et d’inclusion – est le travail du christianisme. »

L’adventisme et le sport a toujours été un sujet brûlant.2 Mais Ty-Ron Douglas affirme qu’il y a une place pour ce mouvement religieux et les talents sportifs qui existent en son sein. Et la présence de croyants dans ces espaces peut conduire à un changement positif.

« Certaines personnes se demandent : Comment pouvez-vous faire cela en tant que chrétien ? Et je réponds en disant : « Comment pouvez-vous ne pas faire cela en tant que chrétien ? » C’est vraiment facile pour moi parce que je vois les intersections. C’est extraordinaire de pouvoir vivre de manière authentique et d’aimer tout le monde. C’est là où j’en suis dans mon parcours; donc quand vous me demandez ce que je fais, eh bien j’aime les gens. Je crée des règlements. Je mets sur pied des systèmes contribuant à la guérison. J’aide à influencer les règlements, les procédures, les sensibilités et la compréhension. J’enseigne. Et je peux faire tout cela en tant qu’administrateur et universitaire.

Pour en savoir plus sur le Dr Douglas et sa passion pour les gens, son amour pour le Christ et son engagement envers les talents sportifs que Dieu accorde aux gens, visitez son site web à l’adresse https://drtydouglas.com, ou retrouvez-le sur les réseaux sociaux @DrTyDouglas.

Wilona Karimabadi est rédactrice adjointe pour les magazines Adventist Review et Adventist World.

 

Traduction: Patrick Luciathe

Top news

Les adventistes créent un impact positif lors de la Journée Mondiale de la Jeunesse dans les îles Caïmans, les îles Turks et Caïcos et aux Bahamas
Le premier Congrès sur la mission mondiale dans la fenêtre 10/40 appelle à une « recentralisation de la mission »
Les jeunes sont « Présents Dans les Villes » dans toute l’Inter Amérique à l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse