Depuis l’arrivée des termes « COVID-19 » et « coronavirus » dans notre vocabulaire, nous avons été bombardés d’histoires et de rapports d’établissements sociaux qui ont réinventé, à la vitesse de l’éclair, leur façon de servir leur communauté.

Les écoles se sont tournées vers l’enseignement en ligne. Les restaurants ont fermé leur salle à manger pour ne servir leurs clients que sur le trottoir ou au volant. Les églises aussi ont dû s’adapter pour offrir à leurs fidèles un sanctuaire virtuel et une classe d’école du sabbat en ligne. Ainsi, ce qui était autrefois la corde de sécurité des adorateurs en voyage ou forcés de rester à la maison est devenu la norme de nombreux adventistes.

Maintenant, avec l’allègement graduel des règles de distanciation sociale dans les états et les communautés, nous avons discuté avec quelques pasteurs et dirigeants de leur vision de la vie d’église post-pandémie.

L’église adventiste du septième jour New Hope à Fulton, dans le Maryland, est l’une des nombreuses églises d’Amérique du Nord qui diffusait ses cultes d’adoration en direct bien avant la COVID-19. Donc, durant la pandémie, la plupart des membres adoraient de la maison alors que seuls les pasteurs et dirigeants d’adoration étaient présents dans le sanctuaire.

Pour encore un bon moment, l’église a l’intention de continuer de se rassembler en ligne. Mike Speegle, pasteur principal de New Hope, reconnaît la nouvelle réalité qu’a forcée la pandémie.

« Nous nous adaptons à un nouveau normal. Et lorsque nous nous rassemblerons en personne à nouveau, nous le ferons le plus sécuritairement possible, tant pour nos membres et visiteurs que pour notre communauté. »

Il voit le port du masque, la distanciation sociale et le réarrangement des sièges comme faisant partie des stratégies de retour à l’église.

La tenue des réunions de comités, des cultes d’adoration et des classes d’école du sabbat en ligne peut avoir des impacts positifs ou négatifs selon notre façon de voir les choses.

La commodité de ne pas avoir à se déplacer, de ne pas devoir s’habiller et d’avoir accès aux meilleures prédications adventistes dans le confort de notre foyer porte les dirigeants d’église à se questionner sur l’avenir de la vie d’église. Presque toutes les églises enregistrent une augmentation de participation en ligne. Mais qu’arrivera-t-il lorsque la menace de la pandémie sera passée et que l’adoration virtuelle nous paraîtra moins attrayante? L’expérience d’adoration en ligne a-t-elle de quoi rivaliser avec celle vécue sur place? Ou les gens s’habitueront-ils à recevoir leur nourriture spirituelle par internet?

Isai Moran, pasteur de l’adoration et des jeunes de l’église Crosswalk de Redlands, en Californie, croit lui aussi que l’adoration en personne n’est pas près de revenir à la normale. Avant la pandémie, ce sont environ 1 800 personnes qui se rassemblaient le sabbat pour adorer. Et lorsque les rassemblements sont devenus interdits, les gens ont continué « d’assister » aux servies virtuels.

« Nous dépassons quasi systématiquement les 10 000 vues », a-t-il mentionné.

Le programme de célébration de la résurrection de Jésus organisé par Crosswalk a attiré jusqu’à 16 000 visionneurs, qui ont vu au moins certains des services offerts pendant le week-end.

« Nous devons bien réfléchir aux programmes que nous présentons maintenant », a dit le pasteur Moran.

Il voit la participation aux cultes d’adoration dans un avenir rapproché comme étant très limitée. « Nous commençons à imaginer des rassemblements de 100 personnes pour commencer », et ce dans un bâtiment qui offrait trois services de culte par sabbat, allant de 600 à 700 participants par service.

À l’église adventiste du septième jour Sligo de Takoma Park, dans le Maryland, la classe d’école du sabbat Faith and Reason profite de la pandémie pour inviter des orateurs de partout au monde. Grâce aux contacts entretenus pendant de nombreuses années par Charles Sandefur, leader du groupe, en tant qu’administrateur de l’église, la classe a pu écouter des présentations de théologiens, d’administrateurs et d’éducateurs adventistes du monde entier.

« Pendant 35 ans, notre classe n’avait que des facilitateurs présents sur place, a-t-il expliqué. Mais nous sommes devenus tellement à l’aise avec l’enseignement en ligne que nous pensons continuer à inviter des enseignants de notre église mondiale. »

M. Sandefur a remarqué une augmentation de l’affluence à sa classe, non seulement parmi les « locaux », mais aussi de gens s’y connectant de l’extérieur. « Elle reflète la soif pour un enseignement de qualité qui soit biblique, investigateur et d’un adventisme attrayant. »

La pandémie a prouvé que « l’église » n’est pas qu’un bâtiment et que l’adoration n’est pas possible que dans un sanctuaire d’église. L’Église, le corps du Christ, est un organisme qui s’épanouit dans un climat de camaraderie, d’encouragement, d’étude et de service.

« Mais plus que tout, a dit le pasteur Moran, les gens s’ennuient d’interagir avec d’autres, de chanter et d’adorer ensemble. Ils veulent servir; ils ont hâte de revenir au travail qui consiste à faire croître le royaume de Dieu. »

L’époque à laquelle nous vivons demande aux croyants d’avoir le courage de passer par-dessus leurs craintes pour répondre aux besoins des membres de leur communauté. Le message du pasteur Speegle à son église reflète cette tension :

« Nous vivons à une drôle d’époque. Vivez donc courageusement et avec compassion pour le Royaume, quoi qu’il arrive. »

Stephen Chavez est un rédacteur adjoint d’Adventist Review.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

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