20 Mai 2019 | Silver Spring, Maryland, États-Unis|

Lors d’un récent sommet qui s’est tenu à Genève en Suisse, Jonathan Duffy, président de l’Agence Adventiste de Développement et de Secours (ADRA), s’est retrouvé avec des centaines de dirigeants mondiaux interconfessionnels pour discuter de la promotion de l’inclusion et de la lutte contre le discours de haine afin de renforcer la protection des minorités religieuses, des réfugiés et des migrants.

Jonathan Duffy a participé, avec des avocats et des directeurs exécutifs, à un panel organisé par l’Association Internationale pour la Défense de la Liberté Religieuse. Il a parlé de certaines des tendances mondiales en matière de migration et a mis en exergue les raisons qui poussent à la migration.

Quatre « C » qui Conduisent à la Migration

Dans sa déclaration d’ouverture, Jonathan Duffy a mis en évidence quatre « C » qui poussent à la migration : la concentration, la corruption, les conflits et le changement climatique.

« La concentration à laquelle je fais allusion est une concentration d’emplois, de richesse et de connaissance, à la fois individuellement et géographiquement, » a déclaré Jonathan Duffy. « La connaissance et l’économie, avec l’emphase sur la technologie qui leur est associée, concentrent la richesse et le pouvoir et, par conséquent, les emplois. Cela conduit à une migration vers les villes. »

Jonathan Duffy a souligné des aspects particuliers du deuxième « C », qui est la corruption. « C’est sans doute le plus gros frein au développement économique, » a-t-il dit. Il a cité l’ancien président de la Banque Mondiale, Jim Young Kim, qui a comparé la corruption à un dollar mis dans la poche d’un fonctionnaire ou d’un homme d’affaires corrompu, qui serait un dollar volé à ceux qui en ont le plus besoin.

Le conflit était un autre « C » que Duffy a présenté comme étant un facteur déterminant de la migration. Il a parlé de pays actuellement en guerre, comme la Syrie, la République Démocratique du Congo, le Sud-Soudan, la Birmanie et l’Afghanistan, et a envisagé un monde dans lequel de tels conflits seraient réduits.

« Nous pouvons espérer et prier pour que tous ces conflits soient résolus et au moins sous contrôle, » a dit Jonathan Duffy. « Mais qui serait assez optimiste pour imaginer que cela pourrait se produire ? En effet, alors que le monde se tourne de plus en plus vers des dirigeants autoritaires, ces derniers s’appuient sur des menaces existentielles pour justifier leur oppression ; les conflits semblent plus probables qu’improbables. »

En discutant du quatrième « C », le changement climatique, Jonathan Duffy a indiqué que les températures actuelles sont plus extrêmes que celles du passé et que les ressources essentielles comme la terre et l’eau potable se font de plus en plus rares.

« Certaines zones côtières basses comme le Bangladesh sont densément peuplées. Inévitablement, [le changement climatique] entraînera une migration dont le rythme et l’ampleur vont probablement s’accélérer, » a dit Jonathan Duffy. « Je reconnais que ce que j’ai dépeint est une image très sombre, mais je ne vois pas de réduction de ces tendances migratoires dans un avenir proche. »

Tendances Inquiétantes

D’après Jonathan Duffy, qui a présenté des rapports sur les infrastructures gouvernementales actuelles, le Brésil s’est retiré du Pacte Mondial des Nations Unies cette année. Cet accord est un document qui encourage les entreprises du monde entier à adopter des règles de fonctionnement durables et socialement responsables.

Jonathan Duffy a ajouté que la Thaïlande a mené une « campagne de répression anti-immigrés car elle craint que des immigrés ne volent leurs emplois. » De plus, en Afrique, a dit Jonathan Duffy, il y a un fort sentiment anti-immigrés qui se répand au Nigéria, au Kenya et en Afrique du Sud.

« L’Afrique du Sud a été secouée par de violentes attaques contre des immigrés qui, est-il dit, prennent leurs emplois, » a-t-il indiqué.

Dans le débat sur les tendances négatives, Jonathan Duffy a expliqué pourquoi nous, en tant qu’êtres humains, ne devrions pas voir les immigrants comme des ennemis. « Beaucoup ont fait de précieuses contributions à notre société, » a-t-il déclaré. « Un immigrant russe a lancé Google; Steve Jobs, le génie derrière Apple, était le fils d’un immigré syrien; et ils ne sont pas une exception. »

Le Besoin de Compassion

Alors que Jonathan Duffy partageait un cinquième et dernier « C », il a dit que c’était le plus important : la compassion.

« Qui défend la justice pour tous ? » a demandé Jonathan Duffy. « Qui a de la compassion pour les défavorisés et les marginalisés ? Si ce n’est pas nous, alors qui ? Si nous utilisons nos voix combinées, c’est une force qui ne peut être ignorée. Nous avons également un rôle à jouer dans nos communautés religieuses pour transformer le discours de haine et d’ignorance en discours de paix, d’amour et d’acceptation. »

Les dirigeants d’ADRA ont déclaré que l’organisation mettrait en lumière le service dans ses réseaux pour honorer le Sabbat des Réfugiés, le 15 juin 2019, date officiellement retenue par l’Église adventiste du septième jour et qui tombe quelques jours seulement avant le 20 juin, date choisie par les Nations Unies pour la Journée Mondiale des Réfugiés.

Traduction: Patrick Luciathe

Top news

Les dirigeants adventistes visitent les membres locaux aux Bahamas
Expérimenter un vrail réveil
Intervention rapide d’ADRA après des inondations en Russie