Alors que Delbert Pearman, président de la présence adventiste au Sri Lanka, faisait son jogging en suivant le parcours habituel tôt le dimanche 21 avril 2019, il s’est approché du terrain où il a l’habitude de jouer au football lorsqu’il se trouve dans la capitale, Colombo. Il était censé participer à des rencontres de comité au bureau de la Mission du Sri Lanka (SLM) ce matin-là, mais les réunions avaient été reportées de manière imprévue. Il a décidé d’utiliser le temps pour faire de l’exercice.

Pour des raisons qu’il ne pouvait expliquer, Delbert Pearman s’est senti fatigué et a décidé de ne pas jouer au football ce matin-là. Il a décidé plutôt de rentrer chez lui. « Je suis allé courir à 8 heures du matin. Normalement, je m’arrête pour jouer au football avec les gars à Galle Face [parc urbain] mais j’ai choisi de ne pas le faire ce jour-là, » a-t-il expliqué.

Delbert Pearman a poursuivi sa route passant devant le St Anthony Shrine, une église catholique romaine désignée comme site religieux national. Il est arrivé à la maison et s’est préparé à vivre ce qu’il pensait être un dimanche tranquille.

Quelques instants plus tard, ce calme a été brisé par sept explosions dûes à attentats-suicides qui se sont produits presque simultanément dans tout le pays peu après 8h45. Plus de 320 personnes ont perdu la vie et on compte plus de 500 blessés.

Une des salles de classe de l’École Adventiste Internationale à Negombo, au Sri Lanka, qui se trouve à seulement 200 mètres du site où a explosé une des bombes le 21 avril 2019. Aucun étudiant n’était présent à l’école au moment des attentats. Photo : Pôle Informations de la Division de l’Asie -Pacifique Sud

Trois églises et quatre hôtels ont été pris pour cibles ; une autre bombe a explosé plus tard lors d’un raid mené par la police au logement des suspects.

Delbert Pearman est passé devant trois des sites où se sont produits les attentats lors de son parcours ce dimanche matin-là. L’Hôtel Shangri-La se trouve dans le parc où il se serait trouvé s’il s’était arrêté pour jouer au football. Delbert Pearman est passé devant le St Anthony Shrine quelques minutes à peine avant l’explosion qui l’a dévasté.

« Ce n’est que lorsque je suis rentré à la maison et que j’ai entendu la police et les ambulances foncer sur la route que j’ai appris que trois des explosions avaient eu lieu le long du parcours que je venais d’emprunter, » a-t-il dit. « Si je m’étais arrêté et que j’avais joué au football, j’aurais été atteint par l’explosion qui a eu lieu à l’Hôtel Shangri-La, parce que nous utilisons l’ombre de cet hôtel pour nous protéger du soleil brûlant pendant le match. »

Delbert Pearman a commencé son présent mandat en octobre 2018 mais a également servi au Sri Lanka il y a 22 ans, pendant la guerre civile dans le pays. « De tels attentats étaient fréquents, mais pas de cette ampleur en une journée, » a-t-il fait remarquer.

Suite à la découverte de 87 détonateurs à la principale gare routière de Colombo lundi, le pays est resté en état d’alerte élevée. L’état d’urgence national est entré en vigueur lundi soir et une journée de deuil national a débuté mardi à minuit.

Vue de l’École Adventiste Internationale, à Negombo (AIS), qui se trouve à 200 mètres de l’église Saint-Sébastien, une église catholique visée par les attentats à la bombe au Sri Lanka le 21 avril 2019. Photo : Pôle Informations de la Division de l’Asie -Pacifique Sud

Bien qu’un groupe ait revendiqué les explosions mais sans preuves étayant leur déclaration, au moins 40 personnes auraient été arrêtées en lien avec les attentats. Les premières déclarations du gouvernement indiquent que les explosions sont le fait d’extrémistes locaux qui ont probablement bénéficié de l’aide d’extrémistes internationaux. Les réseaux sociaux ont été temporairement suspendus par le gouvernement pour empêcher « la propagation de la désinformation et de la discorde raciale, » indiquent les déclarations officielles.

L’un des sept sites visés était l’église Saint-Sébastien, une église catholique à Negombo, à 37 kilomètres au nord de Colombo. L’École Adventiste Internationale de Negombo (AIS) se trouve à 200 mètres de Saint-Sébastien. A la surprise des responsables, l’école n’a pas été endommagée.

Si les explosions avaient eu lieu un autre jour ou à un autre moment de l’année où l’école aurait été en activité, 1400 étudiants et membres du personnel de l’école à majorité bouddhiste auraient été touchés. « Les cours devaient reprendre lundi après les vacances de la semaine dernière, mais le gouvernement a ordonné la fermeture de toutes les écoles lundi et mardi, afin que les investigations et les secours puissent se dérouler sans entrave, » a indiqué Delbert Pearman.

Selon Delbert Pearman, deux étudiants non adventistes de l’école et un parent d’un autre étudiant non adventiste ont été tués dans l’explosion à l’église de Negombo. Bien qu’aucun rapport ne fasse état de décès de membres adventistes ou de dégâts sur les propriétés de l’église, un employé du bureau de la Mission du Sri Lanka (SLM) déplore le décès de sept membres de sa famille suite à l’attentat.

Les adventistes du Sri Lanka réagissent en apportant un soutien émotionnel aux familles des personnes décédées qui fréquentaient l’école de Negombo, ainsi qu’aux étudiants et au personnel actuels de Negombo et aux employés de la SLM.

En outre, les dirigeants de la SLM s’engagent à apporter leur aide de différentes manières. « Hier, nous avons envoyé une lettre au Premier Ministre du Sri Lanka de la part de l’Église adventiste du septième jour, l’informant de notre conviction que toute vie humaine vient de Dieu et est de ce fait sacrée, » a dit Delbert Pearman. « Nous condamnons donc sans réserve les actes de terrorisme perpétrés dimanche dernier et prions pour que Dieu réconforte les personnes en deuil, guérisse les blessés et que les personnes coupables de ces actes répondent devant la justice de telle sorte que le pays puisse retrouver sa tranquillité. » « Nous l’avons également informé du fait que les églises adventistes du septième jour au Sri Lanka étaient prêtes à apporter leur aide dans les domaines où elles le pouvaient. »

« Le Premier Ministre n’est pas un inconnu pour les adventistes, il a déjà assisté à un service religieux à la chapelle adventiste de Bethel à Colombo, » a ajouté Delbert Pearman.

Entre-temps, les services communautaires de la SLM ont été activés pour intervenir dans les zones dévastées situées à proximité de l’école afin de répondre à leurs besoins.

En réfléchissant non seulement aux besoins immédiats, mais également à une approche à long terme des besoins au Sri Lanka, Delbert Pearman a déclaré : « Notre plus grand besoin est d’accroître notre capacité à offrir davantage de services communautaires aux personnes âgées vulnérables et aux travailleurs pauvres. Un autre besoin de l’église ici est de former des dirigeants locaux en créant des opportunités de bénéficier de l’enseignement supérieur. »

Enfin, Delbert Pearman a indiqué qu’il réalise le besoin important de prière, à la fois sur le plan individuel et aussi en tant qu’église. « Nous sommes plus que reconnaissants pour ceux qui ont été épargnés, » a-t-il dit, « mais nous avons besoin de prier pour les familles des personnes décédées. Nous avons besoin de prière pour notre œuvre adventiste dans la région. Nous avons besoin de la prière pour les opportunités qu’a l’Église adventiste en intervenant dans cette situation. Nous avons besoin de prière pour les besoins actuels du Sri Lanka.

« Le Sri Lanka est une région où le travail est difficile, mais les grands défis amènent de grandes opportunités. Priez pour nous alors que nous relevons le défi pour Christ. »

Traduction: Patrick Luciathe

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